P.

Phallus is the metonymy of the subject in being by Jacques Lacan

At the level of the second and of the third stage of the schema, I told you that we had a much more conscious use of knowledge, I mean that the subject knows how to speak and that he speaks. This is what he does when he calls the Other, and nevertheless it is here properly speaking that the originality of the field discovered by Freud and which he called the unconscious is to be found, namely this something which always puts the subject at a certain distance from his being, and which means precisely that this being never rejoins him, and it is for this reason that it is necessary, that he can not do otherwise than reach his being in this metonymy of being in the subject which is desire. And why? Because at the level at which the subject is himself engaged, himself inserted into the word and because of that into the relationship to the other as such, as locus of the word, there is a signifier which is always lacking. Why? Because it is a signifier, and the signifier is specially assigned to the relationship of the subject with the signifier. This signifier has a name, it is the phallus.
Desire is the metonymy of being in the subject; the phallus is the metonymy of the subject in being. We will come back to this. The phallus, in so far as it is the signifying element subtracted from the chain of the word, in so far as it involves every relationship with the Other, this is the final principle which means that the subject in everything, and in so far as he is implicated in the word, falls under the sway of something that develops with all its clinical consequences, under the name of the castration complex.

Jacques Lacan, 6th Seminar, p. 19

Au niveau des deux étapes suivantes, nous avons, je vous l’ai dit, un usage beaucoup plus conscient du savoir le sujet sait parler, et il parle, c’est ce qu’il fait quand il appelle l’Autre. Et c’est pourtant là que se trouve l’originalité du champ que Freud a découvert et qu’il appelle l’inconscient.
Il y a en effet dans cet Autre un quelque chose qui met toujours le sujet à une certaine distance de son être, et qui fait que, cet être, il ne le rejoint jamais, qu’il ne peut l’atteindre que dans cette métonymie de l’être dans le sujet qu’est le désir. Et pourquoi ? – parce que, au niveau où le sujet est lui-même engagé dans la parole, et par là dans la relation à l’Autre comme lieu de la parole, il y a un signifiant qui manque toujours. Pourquoi? parce que c’est le signifiant spécialement délégué au rapport du sujet avec le signifiant. Ce signifiant a un nom, c’est le phallus.
Le désir est la métonymie de l’être dans le sujet, le phallus est la métonymie du sujet dans l’être. Nous y reviendrons. Le phallus est l’élément signifiant soustrait à la chaîne de la parole, en tant qu’elle engage tout rapport avec l’Autre. C’est là le principe limite qui fait que le sujet, pour autant qu’il est impliqué dans la parole, tombe sous le coup de ce qui se développe, dans toutes ses conséquences cliniques, sous le terme du complexe de castration

Jacques Lacan, Le séminaire livre VI : le désir et son interprétation (1958-1959), La Martinière, Paris, 2013, pp. 34-25

J.

Jouissance of the Other : the desexualisation by Alain Didier Weill

I think the last point we can make is to point out that this point of jouissance, which seems to me to be what Lacan articulates as the jouissance of the Other, is precisely the point of maximum desexualisation… I would say total, superior, sublime, sublime in the sense of sublimation… it is indeed through this point that sublimation has to do with desexualisation and jouissance.


Je crois que le dernier point que l’on peut avancer, c’est de faire remarquer que a point de jouissance qui me parait être ce que Lacan articule être de la jouissance de l’Autre, est précisément le point de désexualisation maximum… je dirais total, supérieur, sublime, sublime au sens de sublimation…cet c’est bien par ce point là que la sublimation a affaire à la désexualisation et à la jouissance.

Alain Didier Weill, “Intervention d’Alain Didier Weill” in Le séminaire de Jacques Lacan livre XXIV : L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre (1976-1977), Inédit, Staferla, p. 25

T.

The pousse-à-la-femme by Jacques Lacan

I could here, by developing the inscription I have made through a hyperbolic function, of Schreber‘s psychosis, demonstrate the sardonic effect of the push-to-the-woman (pousse-à-la-femme) that is identified of the first quantifier: having made it clear that it is from the irruption of A-father as without reason, that the effect felt as of forcing is precipitated here, in the field of an Other to be thought as to every sense the most estranged.


Je pourrais ici, à développer l’inscription que j’ai faite par une fonction hyperbolique, de la psychose de Schreber, y démontrer dans ce qu’il a de sardonique l’effet de pousse-à-la-femme qui se spécifie du premier quanteur: ayant bien précisé que c’est de l’irruption d’Un-père comme sans raison, que se précipite ici l’effet ressenti comme de forçage, au champ d’un Autre à se penser comme à tout sens le plus étranger.

Jaques Lacan, “L’étourdit” in Autres écrits (14 juillet 1972), Seuil, Paris, 2001, p.466

C.

Che vuoi? by M.-C. Laznik

It’s from Cazotte‘s novel The Devil In Love that Lacan borrows this question, which for him forms the basis of the question of the superego in articulation with jouissance, che vuoi? This “What do you want?” which so easily turns into “What does the Other want from me?”, and which clinically often takes the form of “What does she want from me?” This devil in love enables him to imaginaryize the structure of the superego; we find the same order of: jouis! (enjoy!/come!) An imperative to which Lacan points out that man can only respond with a j’ouis! (i hear) because his jouissance is forbidden to him, as we’ve seen, for structural reasons. This double figure of the superego – an idea Lacan holds dear – of being the one who forbids and punishes, while also being the one who orders jouissance, seems consistent with his conception of jouissance as directly articulated to the forbidden.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 70

C’est au roman de Cazotte, Le diable amoureux, que Lacan emprunte cette interrogation, qui fonde pour lui la question du surmoi en articulation avec la jouissance, che vuoi? Ce : « que veux-tu? » qui se retourne si facilement dans un : « Que me veut-il, l’Autre, là? »; et qui cliniquement prend souvent la forme d’un : « Que me veut-Elle? » Ce Diable amoureux, lui permet d’imaginariser la structure du surmoi; nous retrouvons le même ordre du : jouis! Impératif auquel Lacan fait remarquer que l’homme ne peut répondre que par un j’ouis! car sa jouissance lui est interdite, comme nous l’avons vu, pour des raisons de structure. Cette double figure du surmoi — idée à laquelle Lacan tient beaucoup — d’être celui qui interdit et punit, tout en étant aussi celui qui ordonne la jouissance, semble consistante avec sa conception de la jouissance comme directement articulée à l’interdit.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 70

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 70

T.

This Other would enjoy / come by M. C. Laznik

If the subject put himself in the place of this missing object of the Other, and if this Other existed, then this Other would enjoy/come, says Lacan. This assertion seems far from self-evident, but we can’t leave it aside if we want to tackle jouissance which, according to Lacan, is outside the phallic register, in particular mystical jouissance, where everything seems to revolve around this question. First of all, we need to take the question of lack in the Other not in its most easily representable terms (the castration of the one who occupies this place in the Other, namely the mother) but at a more abstract level. This lack in the Other is what Lacan formulates as: there is no Other of the Other*, that is, there is no ultimate truth of which this Other would be the bearer. This gives us a glimpse of how the making jouir, that is, offering oneself to it in order to fill its lack, could have a direct link with religious discourse, for which the whole question is precisely that there should be a guarantor of this utterance of the Other. But the clinic seems to indicate many other appeals to this Almighty Father. We might wonder whether this obscenity of the over-completeness of the demonic figure might not be there to conceal the unbearable failure of the paternal function. This is the direction the Freudian text seems to point to.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 71

Si le sujet se mettait en place de cet objet manquant à l’Autre, et si cet Autre existait, alors cet Autre jouirait, dit Lacan. Cette affirmation semble loin d’être évidente, on ne peut néanmoins pas la laisser de côté si l’on veut aborder les jouissances qui seraient, selon Lacan, hors du registre phallique, en particulier la jouissance mystique où c’est autour de cette question que tout semble pivoter. Il nous faut tout d’abord prendre là la question du manque dans l’Autre non plus dans son repérage le plus aisément représentable (la castration de celle qui occupe cette place de l’Autre, à savoir la mère) mais à un niveau plus abstrait. Ce manque dans l’Autre est ce que Lacan formule comme : il n’y a pas d’Autre de l’Autre*, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune vérité dernière dont cet Autre serait le porteur. On peut entrevoir là comment le faire jouir, c’est-à-dire s’offrir à lui pour combler son manque, pourrait avoir un lien direct avec le discours religieux, pour lequel toute la question est justement qu’il y ait un garant de cette parole de l’Autre. Mais la clinique semble indiquer bien d’autres appels à ce Père Toutpuissant. On pourrait se demander si cette obscénité de la surcomplétude de la figure démoniaque ne viendrait pas là comme pour occulter l’insupportable de la défaillance de la fonction paternelle. C’est la direction que semble indiquer le texte freudien.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 71

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 71

* Lacan, “Subversion du sujet et dialectique du désir” in Ecrits, p. 818.

W.

What happens psychically for Margaret by M.-C. Laznik

What happens psychically for Margaret seems to me to have consequences that can be spotted algebraically: if she moves from this place of a-object, the cause of Christ’s Passion, to that of the raw subject of suffering S(Ⱥ), these two places collide with each other, which has the effect of short-circuiting all fantasmatic intersubjectivity and producing, as an algebraic result, a situation logically prior to the identification of lack in the big Other, that is to say, a big Other without a bar: S(Ⱥ)+ a = S(A). What we can spot, in the elements we have seen from the graph of desire: this little a – whose loss marked the big Other as symbolically crossed out – returns to be One in the big Whole. In this absolute sameness of positions, she achieves ecstasy. Since nothing is missing from the Other, there is no more fantasy, no more subject of desire. She is love in which she consumes herself.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 77

Ce qui se passe psychiquement pour Marguerite me semble avoir des conséquences algébriquement repérables : si elle passe de cette place d’objet a, cause de la Passion du Christ, à celle du sujet brut de la souffrance S(Ⱥ), ces deux places se collabent entre elles, ce qui a pour effet de court-circuiter toute intersubjectivité fantasmatique et de produire comme résultat algébrique une situation logiquement antérieure au repérage du manque dans le grand Autre, c’est-à-dire un Grand Autre sans barre : S(Ⱥ)+ a = S(A). Ce que nous pouvons repérer, dans les éléments que nous avons vus du graphe du désir : ce petit a — dont la perte marquait le grand Autre comme symboliquement barré — revient faire Un dans le grand Tout. Dans cette mêmeté absolue des positions, elle atteint l’Extase. Puisque rien ne manque à l’Autre, il n’y a plus de fantasme, plus de sujet du désir. Elle est amour dans lequel elle se consume.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 77

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 77

J.

Jouissance of woman insofar as it is extra by Jacques Lacan

I believe in the jouissance of woman insofar as it is extra (en plus), as long as you put a screen in front of this “extra” until I have been able to properly explain it. What was attempted at the end of the last century, in Freud‘s time, what all sorts of decent souls around Charcot and others were trying to do, was to reduce mysticism to questions of cum (affaires de foutre). If you look closely, that’s not it at all. Doesn’t this jouissance one experiences and yet knows nothing about put us on the path of ex-sistence? And why not interpret one face of the Other, the God face, as based on feminine jouissance?

Jacques LacanEncore The Seminar Book XX, Trad. Bruce Fink, Norton & Company, New York, 1998, p. 77

Je crois à la jouissance de la femme en tant qu’elle est en plus, à condition que cet en plus, vous y mettiez un écran avant que je l’aie bien expliqué. Ce qui se tentait à la fin du siècle dernier, au temps de Freud, ce qu’ils cherchaient, toutes sortes de braves gens dans l’entourage de Charcot et des autres, c’était de ramener la mystique à des affaires de foutre. Si vous y regardez de près, ce n’est pas ça du tout. Cette jouissance qu’on éprouve et dont on ne sait rien, n’est-ce pas ce qui nous met sur la voie de l’ex-sistence ? Et pourquoi ne pas interpréter une face de l’Autre, la face Dieu, comme supportée par la jouissance féminine ?

Jacques Lacan, “Dieu et la jouissance de La Femme – 20 février 1973” in Encore – Le Séminaire livre XX (1972 – 1973), Editions du Seuil, 1999, p. 98

Jacques Lacan, “Dieu et la jouissance de La Femme” in Encore – Le Séminaire livre XX (1972 – 1973), Editions du Seuil, 1999, p. 98

S.

So-called formulae of sexuation by M.-C. Laznik

I can’t expose here the quanteurs of the so-called formulae of sexuation, from which this question derives, because that would require too long a diversion; I’ll just point out that, for Lacan, human subjects are situated on one side or the other of this formula, according to the relationship they have with the phallic question and what they aim for in their desire. Those on the masculine side of the formula rely on the phallic question to aim for the a object that causes desire in their partner. Those on the feminine side of the formula aim at two different points at the same time: the phallus in their partner, but at the same time S(Ⱥ), i.e. the signifier of the barred big Other, which is not unrelated to jouissance, as we have already seen. For Lacan, the real sex is not decisive for a subject as to which side he or she will occupy in the formula. I once wrote an article on W. Kleist’s Penthesileia, trying to show that it is situated on the masculine side of this formula; and Lacan affirmed that Saint Jean de la Croix was situated on the feminine side. If we suppose, in fact, that Jean experienced mystical jouissance, and if we want to suppose that it is a jouissance additional to phallic jouissance, we are obliged to locate it on the feminine side, by supposing a subject who would not ‘squint’, that is, for whom the phallic question would be of no interest. But this is not self-evident, and the question of the existence of this additional jouissance, which would leave the phallic question out of the equation, is not the subject’s main concern, question out of play, does not meet with unanimous approval in Lacanian circles*. For this would presuppose an jouissance that would remain ‘outside sex’, that is, outside the mark of difference, and therefore outside the lack whose place is symbolised by the great Φ.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72

Je ne peux pas exposer ici les quanteurs des formules dites de la sexuation, desquelles dérive cette question, car cela exigerait un trop long détour; je ne ferai que rappeler que, pour Lacan, les sujets humains se situent d’un côté ou de l’autre de cette formule, en fonction du rapport qu’ils entretiennent avec la question phallique et de ce qu’ils visent dans leur désir. Ceux qui se situent du côté masculin de la formule s’appuient sur la question phallique pour viser chez leur partenaire l’objet a cause du désir. Ceux qui se situent du côté féminin visent en même temps deux points différents : le phallus chez leur partenaire, mais en même temps S(Ⱥ), c’est-à-dire le signifiant du grand Autre barré, ce qui n’est pas sans lien avec la jouissance, comme nous l’avons déjà vu. Pour Lacan, le sexe réel n’est pas déterminant pour un sujet quant au côté qu’il viendra à occuper dans la formule. J’ai écrit autrefois un article sur la Penthésilée de W. Kleist, en essayant de montrer qu’elle se situe du côté masculin de cette formule; et Lacan a affirmé que saint Jean de la Croix, lui, s’y situait du côté féminin. Si l’on suppose, en effet, que Jean a connu la jouissance mystique, et si l’on veut supposer qu’il s’agit d’une jouissance supplémentaire à la jouissance phallique, nous sommes bien obligés de la repérer du côté féminin, en supposant un sujet qui ne « loucherait » pas, c’est-à-dire pour qui la question phallique serait sans intérêt. Mais cela n’est pas évident et la question de l’existence de cette jouissance supplémentaire, qui laisserait hors jeu la question phallique, ne fait pas l’unanimité dans le milieu lacanien*. Car cela supposerait, en effet, une jouissance qui resterait « hors sexe », c’est-à-dire hors de la marque de la différence, et donc du manque dont la place est symbolisée par grand Φ.

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72

Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72


*FN: We have to start from the very statement: woman as ‘not all’. Indeed, on the masculine side of the formula of sexuation the phallic question arises for every subject, whereas on the feminine side there is a negativation of the quantifier that can be read either as: it is not for every subject that the phallic question arises, or else: it does not arise for the whole subject (she is not all subject to the
phallic question).

*NdBP : Il nous faut partir de l’énoncé même : la femme comme « pas toute ». En effet, du côté masculin de la formule de la sexuation la question phallique se pose pour tout sujet, tandis que du côté féminin il y a une négativation du quanteur qui peut se lire soit comme : ce n’est pas pour tout sujet que la question phallique se pose, ou bien : elle ne se pose pas pour le sujet tout entier (elle n’est pas toute soumise à la
question phallique).

D.

Distinction between pleasure and jouissance by Roudinesco & Plon

Lacan then makes an essential distinction between pleasure and jouissance, with jouissance residing in the perpetual attempt to exceed the limits of the pleasure principle. This movement, tied to the search for the lost object, that which is missing in the place of the Other, is a cause of suffering; yet, this suffering never completely eradicates the pursuit of jouissance.

Lacan fait alors une distinction essentielle entre plaisir et jouissance, la jouissance résidant dans la tentative permanente d’outrepasser les limites du principe de plaisir. Ce mouvement, lié à la recherche de la chose perdue, manquante à l’endroit de l’Autre, est cause de souffrance ; mais celle-ci n’éradique jamais complètement la quête de la jouissance.

Elisabeth RoudinescoMichel Plon, “Jouissance” in Dictionnaire de la psychanalyseFayard, Paris, 2017, p. 556

N.

No jouissance for man but phallic by Roudinesco & Plon

Therefore, there is no jouissance for man but phallic jouissance, that is to say, limited, subject to the threat of castration; phallic jouissance that constitutes the sexual identity of man. There is no equivalent for women of the primal father, no “hommoinzin” escaping castration: the jouissance of the Other, hoped jouissance, awaited, and out of reach of this primal father, might also be impossible for the woman, but it is not struck with the prohibition of castration. Then, feminine jouissance is other and above all limitless. It is a “supplementary jouissance” (a supplement), pronounced as such in the flamboyant seminar “Encore.”

Il n’est donc de jouissance pour l’homme qu’une jouissance phallique, c’est-à-dire limitée, soumise à la menace de la castration, jouissance phallique qui constitue l’identité sexuelle de l’homme. Il n’y a pas pour les femmes d’équivalent du père originaire, pas d'”hommoinzin” échappant à la castration : la jouissance de l’Autre, jouissance espérée, attendue et hors de portée de ce père originaire, peut être également impossible pour la femme, n’est cependant pas frappée de l’interdit de la castration. La jouissance féminine est donc autre et surtout sans limites. Elle est alors une “jouissance supplémentaire” (un supplément) énoncée comme telle dans le flamboyant séminaire Encore

Elisabeth Roudinesco, Michel Plon, “Jouissance” in Dictionnaire de la psychanalyse, Fayard, Paris, 2017, p. 557

S.

Subject switches to the active register by Benjamin Lévy and Alain Vanier

The Other of the “interpretingsubject is supposed to resent him, just as he resents the obsessional. This position is the cause of an anguish of retaliation; the stake is, according to Karl Abraham*, the anal Object. If this Object falls into the hands of the Other, the subject switches to the active register. Wishing to reappropriate it, he is likely, on the psychotic side, to become a “claimant“; or, in the neurosis, to hysterize himself.

L’Autre du sujet « interprétateur » est supposé lui en vouloir, tout comme il en veut à l’obsessionnel. Cette position est cause d’une angoisse de rétorsion ; l’enjeu en est, selon Karl Abraham*, l’Objet anal. Si cet Objet tombe entre les mains de l’Autre, le sujet bascule dans le registre actif . Souhaitant se le réapproprier, il est susceptible, sur le versant psychotique, de devenir « revendicateur » ; ou, dans la névrose, de s’hystériser.

Benjamin LévyAlain Vanier, « Pour introduire une clinique de la revendication », Cliniques méditerranéennes, 2016/1 (n° 93), p. 161-174.
DOI : 10.3917/cm.093.0161.
URL : https://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2016-1-page-161.htm

* Karl Abraham, 1924, « Esquisse d’une histoire du développement de la libido fondée sur la psychanalyse des troubles mentaux », dans Œuvres complètes, t. II, 1915-1929, Paris, Payot, 1989, 170-226.

I.

Interpretive delusion is often seen as a mode of recovery by Benjamin Lévy and Alain Vanier

We speak, here, in terms of logical time, not chronological. In this relation, the interpretive delusion is often seen as a mode of recovery from chronic hallucinatory psychosis: by resorting to the postulate “Such and such an Other is persecuting me,” the subject becomes able to answer the question “What is happening to me?”. In the claim delusion, the occurrence of harm and the existence of an Object identified as the cause of the desire of an indeterminate Other (closer to “we” than to “he”) allow him not to remain uncertain about the intentions of the adverse instance. Through his delusion, the “claimant” implicitly completes the sentence that sums up the delusion of persecution, to state: “An Other (persecutes me because he) wants my Object”. This position makes it possible to contain the anguish induced by the desire of the Other (“What does he want from me?”) by reducing the question to a univocal answer: “It is not me that he wants, it is my Object that he wants”. The switch to the active register (“but I won’t let myself be done”) has the effect of overcoming the anxiety of retaliation.
If our hypotheses are correct, there are thus:
1. Identification of the persecution as the cause of the emergence of an experience of strangeness (“The Other persecutes me…”);
2. Designation of the Object as the cause of the desire of the Other (“… because they want my Object… “);
3. Struggle against the feeling of dispossession (“… but I will not let myself be dispossessed “).

Table of interpretation or claim delusions by Benjamin Lévy and Alain Vanier
interpretation or claim delusions

Nous parlons, ici, en termes de temps logiques, et non chronologiques. Sous ce rapport, on considère souvent que le délire d’interprétation est un mode de guérison de la psychose hallucinatoire chronique  : en recourant au postulat « Tel Autre me persécute », le sujet devient capable de répondre à la question « Que m’arrive-t-il ? ». Dans le délire de revendication, la survenue d’un préjudice et l’existence d’un Objet identifié comme cause du désir d’un Autre indéterminé (plus proche du « on » que du « il ») lui permettent de ne pas rester dans l’incertitude quant aux intentions de l’instance adverse. À travers son délire, le « revendicateur » complète implicitement la phrase qui résume le délire de persécution, pour énoncer : « Un Autre (me persécute parce qu’il) veut mon Objet » Cette position permet de contenir l’angoisse induite par le désir de l’Autre (« Que me veut-il ? ») en rabattant la question sur une réponse univoque : « Ce n’est pas à moi qu’il en veut, c’est mon Objet qu’on veut ». La bascule dans le registre actif (« mais je ne me laisserai pas faire ») a pour effet de surmonter l’angoisse de rétorsion.
Si nos hypothèses sont exactes, il y a donc :
1. Identification de la persécution comme cause de l’émergence d’un vécu d’étrangeté (« L’Autre me persécute… ») ;
2. Désignation de l’Objet comme cause du désir de l’Autre (« … parce qu’on veut mon Objet… ») ;
2. Lutte contre le sentiment de dépossession (« … mais je ne me laisserai pas faire »).

Benjamin Lévy, Alain Vanier, « Pour introduire une clinique de la revendication », Cliniques méditerranéennes, 2016/1 (n° 93), p. 161-174.
DOI : 10.3917/cm.093.0161.
URL : https://www.cairn.info/revue-cliniques-mediterraneennes-2016-1-page-161.htm

P.

Phallus marks what the Other desires by Jacques Lacan

Most of what I’ve brought you by describing the function of the phallus, is that the phallus is this signifer which marks what the Other desires, as himself, as a real Other, a human Other, he is, in his self-being economy, marked by the signifier. […] Precisely; this is to the extent that the Other is marked by the signifier that the subject can – and can only by, through this Other – recognize that he is marked too by the signifier, that is to say : there is always something that remains beyond what can be satisfied through the signifier, which means through the demand.

L’essentiel de ce que je vous ai apporté en vous décrivant la fonction du phallus, c’est qu’il est ce signifiant qui marque ce que l’Autre désire en tant que lui-même, comme Autre réel, Autre humain, il est dans son économie d’être marqué par le signifiant. […] C’est précisément dans la mesure où l’Autre est marqué par le signifiant que le sujet peut – et ne peut que par là, par l’intermédiaire de cet Autre – reconnaître que lui aussi est marqué par le signifiant, c’est-à-dire qu’il y a toujours quelque chose qui reste au-delà de ce qui peut se satisfaire par l’intermédiaire du signifiant, c’est-à-dire par la demande.

Jacques Lacan, Le séminaire livre V, Les formations de l’inconscient (1957-1958), Seuil, Paris, 1998, p. 366

D.

Dream is discourse by Jacques Lacan

The dream‘s desire is not assumed by the subject who says : “I” in his own spoken words [parole]. However articulated to the Other‘s locus, dream is discourse, discourse whose Freud began to enunciate the grammar.

Le désir du rêve n’est pas assumé par le sujet qui dit : « Je » dans sa parole. Articulé pourtant au lieu de l’Autre, il est discours, discours dont Freud a commencé à énoncer la grammaire.

Jacques Lacan, « La direction de la cure » (1957) In Ecrits, Seuil, Paris, 1966, p. 629