I can’t expose here the quanteurs of the so-called formulae of sexuation, from which this question derives, because that would require too long a diversion; I’ll just point out that, for Lacan, human subjects are situated on one side or the other of this formula, according to the relationship they have with the phallic question and what they aim for in their desire. Those on the masculine side of the formula rely on the phallic question to aim for the a object that causes desire in their partner. Those on the feminine side of the formula aim at two different points at the same time: the phallus in their partner, but at the same time S(Ⱥ), i.e. the signifier of the barred big Other, which is not unrelated to jouissance, as we have already seen. For Lacan, the real sex is not decisive for a subject as to which side he or she will occupy in the formula. I once wrote an article on W. Kleist’s Penthesileia, trying to show that it is situated on the masculine side of this formula; and Lacan affirmed that Saint Jean de la Croix was situated on the feminine side. If we suppose, in fact, that Jean experienced mystical jouissance, and if we want to suppose that it is a jouissance additional to phallic jouissance, we are obliged to locate it on the feminine side, by supposing a subject who would not ‘squint’, that is, for whom the phallic question would be of no interest. But this is not self-evident, and the question of the existence of this additional jouissance, which would leave the phallic question out of the equation, is not the subject’s main concern, question out of play, does not meet with unanimous approval in Lacanian circles*. For this would presuppose an jouissance that would remain ‘outside sex’, that is, outside the mark of difference, and therefore outside the lack whose place is symbolised by the great Φ.
Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72
Je ne peux pas exposer ici les quanteurs des formules dites de la sexuation, desquelles dérive cette question, car cela exigerait un trop long détour; je ne ferai que rappeler que, pour Lacan, les sujets humains se situent d’un côté ou de l’autre de cette formule, en fonction du rapport qu’ils entretiennent avec la question phallique et de ce qu’ils visent dans leur désir. Ceux qui se situent du côté masculin de la formule s’appuient sur la question phallique pour viser chez leur partenaire l’objet a cause du désir. Ceux qui se situent du côté féminin visent en même temps deux points différents : le phallus chez leur partenaire, mais en même temps S(Ⱥ), c’est-à-dire le signifiant du grand Autre barré, ce qui n’est pas sans lien avec la jouissance, comme nous l’avons déjà vu. Pour Lacan, le sexe réel n’est pas déterminant pour un sujet quant au côté qu’il viendra à occuper dans la formule. J’ai écrit autrefois un article sur la Penthésilée de W. Kleist, en essayant de montrer qu’elle se situe du côté masculin de cette formule; et Lacan a affirmé que saint Jean de la Croix, lui, s’y situait du côté féminin. Si l’on suppose, en effet, que Jean a connu la jouissance mystique, et si l’on veut supposer qu’il s’agit d’une jouissance supplémentaire à la jouissance phallique, nous sommes bien obligés de la repérer du côté féminin, en supposant un sujet qui ne « loucherait » pas, c’est-à-dire pour qui la question phallique serait sans intérêt. Mais cela n’est pas évident et la question de l’existence de cette jouissance supplémentaire, qui laisserait hors jeu la question phallique, ne fait pas l’unanimité dans le milieu lacanien*. Car cela supposerait, en effet, une jouissance qui resterait « hors sexe », c’est-à-dire hors de la marque de la différence, et donc du manque dont la place est symbolisée par grand Φ.
Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72
Marie-Christine Laznik-Penot, “La mise en place du concept de Jouissance chez Lacan” in Revue Française de Psychanalyse – Plaisir et Jouissance – t. 54, PUF, 1990, p. 72
*FN: We have to start from the very statement: woman as ‘not all’. Indeed, on the masculine side of the formula of sexuation the phallic question arises for every subject, whereas on the feminine side there is a negativation of the quantifier that can be read either as: it is not for every subject that the phallic question arises, or else: it does not arise for the whole subject (she is not all subject to the
phallic question).
*NdBP : Il nous faut partir de l’énoncé même : la femme comme « pas toute ». En effet, du côté masculin de la formule de la sexuation la question phallique se pose pour tout sujet, tandis que du côté féminin il y a une négativation du quanteur qui peut se lire soit comme : ce n’est pas pour tout sujet que la question phallique se pose, ou bien : elle ne se pose pas pour le sujet tout entier (elle n’est pas toute soumise à la
question phallique).