A.

American Dream : life should be better by James Truslow Adams

If, as I have said, the things already listed were all we had had to contribute, America would have made no distinctive and unique gift to mankind. But there has been also the American dream, that dream of a land in which life should be better and richer and fuller for every man, with opportunity for each according to his ability or achievement. It is a difficult dream for the European upper classes to interpret adequately, and too many of us ourselves have grown weary and mistrustful of it. It is not a dream of motor cars and high wages merely, but a dream of a social order in which each man and each woman shall be able to attain to the fullest stature of which they are innately capable, and be recognized by others for what they are, regardless of the fortuitous circumstances of birth or position. I once had an intelligent young French-man as guest in New York, and after a few days I asked him what struck him most among his new impressions. Without hesitation he replied, “The way that everyone of every sort looks you right in the eye, without a thought of inequality.” Some time ago a foreigner who used to do some work for me, and who had picked up a very fair education, occasionally sat and chatted with me in my study after he had finished his work. One day he said that such a relationship was the great difference between America and his homeland. There, he said, “I would do my work and might get a pleasant word, but I could never sit and talk like this. There is a difference there between social grades which cannot be got over. I would not talk to you there as man to man, but as my employer.”


Si, comme je l’ai dit, les choses déjà mentionnées étaient tout ce que nous avions à apporter, l’Amérique n’aurait fait aucun don distinctif et unique à l’humanité. Mais il y a eu aussi le rêve américain, ce rêve d’une terre où la vie devrait être meilleure, plus riche et plus pleine pour chaque homme, avec des opportunités pour chacun selon ses capacités ou ses réalisations. C’est un rêve difficile à interpréter adéquatement pour les classes supérieures européennes, et trop d’entre nous-mêmes se sont lassés et méfiés de lui. Ce n’est pas seulement un rêve de voitures et de hauts salaires, mais un rêve d’un ordre social dans lequel chaque homme et chaque femme serait capable d’atteindre la pleine stature dont ils sont intrinsèquement capables, et être reconnus par les autres pour ce qu’ils sont, indépendamment des circonstances fortuites de naissance ou de position. J’ai autrefois accueilli un jeune Français intelligent à New York, et après quelques jours, je lui ai demandé ce qui l’avait le plus frappé parmi ses nouvelles impressions. Sans hésitation, il répondit, “La façon dont chacun, de toute sorte, vous regarde droit dans les yeux, sans penser à l’inégalité.” Il y a quelque temps, un étranger qui travaillait pour moi et qui avait acquis une assez bonne éducation, s’asseyait parfois et bavardait avec moi dans mon bureau après avoir terminé son travail. Un jour, il a dit que cette relation était la grande différence entre l’Amérique et son pays natal. Là-bas, dit-il, “Je ferais mon travail et pourrais obtenir un mot aimable, mais je ne pourrais jamais m’asseoir et parler ainsi. Il y a là-bas une différence entre les grades sociaux qui ne peut être surmontée. Je ne vous parlerais pas là-bas d’homme à homme, mais en tant que mon employeur.”

James Truslow Adams, The Epic of America (1931), Little, Brown, And Company, Boston, 1938, p. 425

M.

Military-industrial complex by Dwight D. Eisenhower

A vital element in keeping the peace is our military establishment. Our arms must be mighty, ready for instant action, so that no potential aggressor may be tempted to risk his own destruction. Our military organization today bears little relation to that known by any of my predecessors in peace time, or indeed by the fighting men of World War II or Korea. Until the latest of our world conflicts, the United States had no armaments industry. American makers of plowshares could, with time and as required, make swords as well. But now we can no longer risk emergency improvisation of national defense; we have been compelled to create a permanent armaments industry of vast proportions. Added to this, three and a half million men and women are directly engaged in the defense establishment. We annually spend on military security more than the net income of all United State corporations. This conjunction of an immense military establishment and a large arms industry is new in the American experience. The total influence – economic, political, even spiritual – is felt in every city, every state house, every office of the Federal government. We recognize the imperative need for this development. Yet we must not fail to comprehend its grave implications. Our toil, resources and livelihood are all involved; so is the very structure of our society. In the councils of government, we must guard against the acquisition of unwarranted influence, whether sought or unsought, by the military-industrial complex. The potential for the disastrous rise of misplaced power exists and will persist.

President Dwight D. Eisenhower’s Farewell Address (1961)

Un élément vital dans le maintien de la paix est notre établissement militaire. Nos armes doivent être puissantes, prêtes pour une action immédiate, afin qu’aucun agresseur potentiel ne puisse être tenté de risquer sa propre destruction. Notre organisation militaire d’aujourd’hui a peu de rapport avec celle connue par mes prédécesseurs en temps de paix, ou même par les combattants de la Seconde Guerre mondiale ou de Corée. Jusqu’au dernier de nos conflits mondiaux, les États-Unis n’avaient pas d’industrie d’armement. Les fabricants américains de charrues pouvaient, avec le temps et selon les besoins, fabriquer des épées également. Mais désormais, nous ne pouvons plus nous permettre une improvisation d’urgence de la défense nationale ; nous avons été contraints de créer une industrie permanente d’armement de vastes proportions. À cela s’ajoute que trois millions et demi d’hommes et de femmes sont directement engagés dans l’établissement de défense. Nous dépensons annuellement pour la sécurité militaire plus que le revenu net de toutes les sociétés des États-Unis. Cette conjonction d’un immense établissement militaire et d’une grande industrie d’armement est nouvelle dans l’expérience américaine. L’influence totale – économique, politique, voire spirituelle – se fait sentir dans chaque ville, chaque maison d’État, chaque bureau du gouvernement fédéral. Nous reconnaissons le besoin impératif de ce développement. Pourtant, nous ne devons pas manquer de comprendre ses graves implications. Notre labeur, nos ressources et nos moyens de subsistance sont tous impliqués ; ainsi que la structure même de notre société. Dans les conseils du gouvernement, nous devons nous garder de l’acquisition d’une influence indue, qu’elle soit recherchée ou non, par le complexe militaro-industriel. Le potentiel pour l’ascension désastreuse d’un pouvoir mal placé existe et persistera.

I.

I strive to negotiate my fear and paranoia by Calvin C. Hernton

A rage emanates out of the suffocating fearful feelings of persecution that, if no outlet is found, will explode. During the 1960s two black psychiatrists, William Greer and Price Cobb, published a book-length study about this phenomenon in black male youth, entitled Black Rage (1968). During the 1960s and 70s, the comic, Dick Gregory, tended to interpret every act of injustice experienced by black people as part of a larger ‘conspiracy’ to damage and destroy black people.
After the system of slavery was abolished, another apartheid-like system known as ‘Jim Crow’ segregation and discrimination against black people was established. Out of this system of inequality and police brutality, which replaced slavery, the psyche system of paranoia between whites and blacks was solidified in the United States and is ongoing to this day. Thus, despite having lived where the police are not a menace, whenever white policemen enter the space where I am, I experience anxiety and fear. I can be rational and control this ‘pathology’. Yet, similar to black people everywhere in the United States, particularly the youth in their own neighborhoods, I too live with a measured sense of being persecuted by the police. And I strive to negotiate my fear and paranoia in ways that help me survive both the imagined and very real animosity and brutality of the police toward all people whose complexion and status in the eyes of the world are similar to mine.

https://youtube.com/watch?v=gdbTJiMwUhQ%3Fsi%3DBmpy-hZ0szBUqdHa
William Grier and Price Cobe talks about their Black Rage book, in 1968

Une rage émane des sentiments suffocants et craintifs de persécution qui, faute de débouché, explosera. Durant les années 1960, deux psychiatres noirs, William Greer et Price Cobb, ont publié une étude détaillée sur ce phénomène chez les jeunes hommes noirs, intitulée La Rage Noire (1968). Pendant les années 60 et 70, le comique Dick Gregory avait tendance à interpréter chaque acte d’injustice vécu par les personnes noires comme partie intégrante d’une ‘conspiration’ plus large visant à les blesser et les détruire.
Après l’abolition du système d’esclavage, un autre système semblable à l’apartheid, connu sous le nom de ségrégation et discrimination “Jim Crow” envers les personnes noires, a été établi. De ce système d’inégalité et de brutalité policière, qui a remplacé l’esclavage, le système psychique de paranoïa entre blancs et noirs s’est solidifié aux États-Unis et persiste jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, bien que je vive dans un lieu où la police n’est pas une menace, chaque fois que des policiers blancs entrent dans l’espace où je me trouve, je ressens de l’anxiété et de la peur. Je peux être rationnel et contrôler cette ‘pathologie’. Pourtant, à l’instar des personnes noires partout aux États-Unis, particulièrement les jeunes dans leurs propres quartiers, je vis aussi avec un sentiment mesuré d’être persécuté par la police. Et je m’efforce de négocier ma peur et ma paranoïa de manière à me permettre de survivre à l’animosité et à la brutalité, imaginées et bien réelles, de la police envers toutes les personnes dont le teint et le statut aux yeux du monde sont similaires aux miens.

Calvin C. Hernton, “Between history and me” in Even paranoids have enemies : new perspectives on paranoia and persecution, Routledge, London, 1998, p. 175

https://youtube.com/watch?v=cnx6j1UfjW8%3Fsi%3D7B3qoTaHrpcznwqL
Trailer of the biographical documentary about Dick Gregory
D.

Declaration of Independence heroic dimension by Benjamin Guérif


In addition to its political (and literary) significance, the Declaration of Independence embodies a heroic and exemplary dimension. It represents the first declaration of emancipation from European colonies. Together with the Constitution and the Bill of Rights [the two sets of amendments added after the Constitution’s formation], which have since acquired great symbolic importance, it constitutes nothing less than the birth of a nation that would soon captivate, particularly in Europe. Even today, reading these texts is immensely beneficial for understanding the United States.

En plus de son importance politique (et littéraire), la Déclaration d’indépendance comporte une dimension héroïque et exemplaire. C’est la première déclaration d’émancipation de colonies européennes. Avec la Constitution et la Déclaration des droits [les deux séries d’amendements ajoutés après la formation de la Constitution elle-même] qui suivent, et qui ont acquis depuis une grande importance symbolique, il ne s’agit de rien de moins que la naissance d’une nation qui bientôt fascinera, notamment en Europe. Aujourd’hui encore, la lecture de ces textes est très utile pour comprendre les Etats-Unis.

Benjamin Guérif, “Postface” in Nous le peuple – La déclaration d’indépendance et La constitution américaine, Gallmeister, Paris, 2018, p. 59

B.

Black woman is a product of historical forces by Calvin C. Hernton

The personality, or ego, of the black woman is a product of and a response to all of the historical forces of American society. Among these forces, racism, or white supremacy, has had the most powerful effect, shaping both the way whites treat and conceive of the black woman, and the very attitudes that black women have towards themselves.

Calvin C. HerntonSex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 133

La personnalité, ou le moi, de la femme noire est un produit et une réponse à toutes les forces historiques de la société américaine. Parmi ces forces, le racisme, ou suprématie blanche, a eu l’effet le plus puissant, façonnant à la fois la façon dont les Blancs traitent et conçoivent la femme noire, et l’attitude même des femmes noires envers elles-mêmes.

Calvin C. Hernton, Sex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 133

Calvin C. HerntonSex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 133

R.

Racism is man-made by Calvin C. Hernton

Racism is a man-made, man-enforced phenomenon. Nobody, not even the Southerner, is born a racist. Racism may be defined as all of the learned behavior and learned emotions on the part of a group of people towards another group whose physical characteristics are dissimilar to the former group; behavior and emotions that compel one group to conceive of and to treat the other on the basis of its physical characteristics alone, as if it did not belong to the human race. People learn to discriminate, learn to segregate, learn to believe that whites are better than blacks, learn to think and fear that black men want to rape white women, learn to think of and to treat black females as though they were animals. When people live in a society where such things are formally and and informally taught and learned, and are practiced, it is inescapable that the ideology of racism does become a functional institution, organically interwoven with every other ideology and institution of that society. Thus, racism in America is as much a part of the “American way of life” as Protestantism or Big Business. I am referring to our social structure; our economic and political system; and the way power, jobs, and life opportunities are distributed in America on the basis of physical characteristics. When racism disappears, the nature of the American politico-economic system – the way power and jobs and the chances for the good life are distributed – will have changed.

Calvin C. HerntonSex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 178

Le racisme est un phénomène fabriqué par l’homme, imposé par l’homme. Personne, pas même le Sudiste, n’est né raciste. Le racisme peut être défini comme l’ensemble des comportements et des émotions acquis de la part d’un groupe de personnes à l’égard d’un autre groupe dont les caractéristiques physiques sont différentes de celles du premier groupe ; des comportements et des émotions qui obligent un groupe à concevoir et à traiter l’autre sur la base de ses seules caractéristiques physiques, comme s’il n’appartenait pas à la race humaine. Les gens apprennent à discriminer, à pratiquer la ségrégation, à croire que les Blancs sont meilleurs que les Noirs, à penser et à craindre que les hommes noirs veuillent violer les femmes blanches, à considérer et à traiter les femmes noires comme des animaux. Lorsque les gens vivent dans une société où de telles choses sont enseignées et apprises de manière formelle et informelle, et sont pratiquées, il est inévitable que l’idéologie du racisme devienne une institution fonctionnelle, organiquement imbriquée dans toutes les autres idéologies et institutions de cette société. Ainsi, le racisme en Amérique fait autant partie du ” American way of life ” que le protestantisme ou les Big Business. Je fais référence à notre structure sociale, à notre système économique et politique et à la manière dont le pouvoir, les emplois et les opportunités de vie sont distribués en Amérique sur la base de caractéristiques physiques. Lorsque le racisme disparaîtra, la nature du système politico-économique américain – la façon dont le pouvoir, les emplois et les opportunités de vie sont distribués – aura changé.

Calvin C. Hernton, Sex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 178

Calvin C. HerntonSex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 178

R.

Racism of sex distort human conscience by Calvin C. Hernton

Most of all, I do not see how men, wonen, and children can grow and live healthy, productive lives in a world where even if all other forms of racism and Jim Crow have disappeared the racism of sex still prevails to plague, to distort, and to deprave the human conscience of blacks and whites alike.

Calvin C. Hernton, Sex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 183

Surtout, je ne vois pas comment les hommes, les femmes et les enfants peuvent grandir et mener une vie saine et productive dans un monde où, même si toutes les autres formes de racisme et de Jim Crow ont disparu, le racisme sexuel continue de sévir, de distordre et de dépraver la conscience humaine des Noirs comme des Blancs.

Calvin C. Hernton, Sex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 183

Calvin C. HerntonSex And Racism in America (1965), Anchor Books , 1992, NYC, p. 183

V.

Villas are all like funeral homes by Jean Baudrillard

On the aromatic hillsides of Santa Barbara, the villas are all like funeral homes. Between the gardenias and the eucalyptus trees, among the profusion of plant genuses and the monotony of the human species, lies the tragedy of a Utopian dream* made reality.

Jean Baudrillard, America, Trans. Chris Turner, Verso, 1988

Sur les collines parfumées de Santa Barbara, toutes les villas sont comme des funeral homes. Entre les gardénias et les eucalyptus, dans la profusion des espèces végétales et la monotonie de l’espèce humaine, c’est le destin funeste de l’utopie réalisée.

Jean Baudrillard, Amérique , Grasset, 1986, p. 33

* Chris Turner translated the french “utopie” into “Utopian dream”, adding the dream to the text where it wasn’t even implied. We do wonder reasons and consequences of such an addition, remembering this text started the facherie between Baudrillard and USA’s intelligentsia.

P.

Paranoia as a cultural symptom by Patrick O’Donnell

Once paranoia is viewed as a cultural symptom – that is, a manifestation of certain sociosymbolic investments – it becomes evident that it is historically anchored in a much more complex and enlarged sense than can be gathered by exploring its more local materializations in cold war culture. Cultural paranoia must be looked at within the larger, global perspective provided by Jameson’s understanding of the inter sections of late capitalism and postmodernity, even as the analysis must be vectored (as it is in this book) with specific issues related to nationalism, gender and racial differentiations, criminality, the formation of history, and a host of other lines of flight that one could pursue. Paranoia did not die with the fall of the wall and the liberation of Bucharest. It is in fact thriving, as it always has, in the U.S. cultural imaginary: the X-Files craze, survivalism, the new millennialism, the Unabomber, comet cults, the fascination with the alien abject, the proliferation of conspiracy theories to the point of self-parody – all speak to the persistence of cultural paranoia as symptomatic of nation and identity within postmodern circumstances. Because the trope that governs cultural paranoia is metonymy, there is little doubt that by the time the reader views this list, several new incarnations will have appeared. Indeed, as I argue, for the very reason that it is a symptom paranoia will not go away; in its most general aspect, it is the symptom of cultural identities negotiated within and in apposition to “history.”

Une fois que la paranoïa est considérée comme un symptôme culturel – c’est-à-dire une manifestation de certains investissements sociosymboliques – il devient évident qu’elle est historiquement ancrée dans un sens beaucoup plus complexe et élargi que ce que l’on peut recueillir en explorant ses matérialisations plus locales dans la culture de la guerre froide. La paranoïa culturelle doit être examinée dans la perspective plus large et globale fournie par la compréhension de Jameson des intersections du capitalisme tardif et de la postmodernité, même si l’analyse doit être vectorisée (comme c’est le cas dans ce livre) avec des questions spécifiques liées au nationalisme, aux différenciations de genre et de race, à la criminalité, à la formation de l’histoire et à une foule d’autres lignes de fuite que l’on pourrait poursuivre. La paranoïa n’est pas morte avec la chute du mur et la libération de Bucarest. En fait, elle prospère, comme elle l’a toujours fait, dans l’imaginaire culturel américain : l’engouement pour les X-Files, le survivalisme, le nouveau millénarisme, Unabomber, les cultes des comètes, la fascination pour l’alien abject, la prolifération des théories du complot jusqu’à l’auto-parodie – tout cela témoigne de la persistance de la paranoïa culturelle comme symptôme de la nation et de l’identité dans les circonstances postmodernes. Comme le tropisme qui régit la paranoïa culturelle est la métonymie, il ne fait guère de doute qu’au moment où le lecteur consultera cette liste, plusieurs nouvelles incarnations seront apparues. En effet, comme je le soutiens, pour la raison même qu’il s’agit d’un symptôme, la paranoïa ne disparaîtra pas ; dans son aspect le plus général, elle est le symptôme d’identités culturelles négociées au sein et en apposition à “l’histoire”. 

Patrick O’Donnell, Latent Destinies: Cultural Paranoia and Contemporary U.S. Narrative, Duke University Press, Londres, 2007, p. 8