I.

Imaginations of the mind contain no error by Baruch Spinoza

Note on Proposition XVII
But in order that we may retain the customary phraseology, we will give to those modifications of the human body, the ideas of which represent to us external bodies as if they were present, the name of images of things, although they do not actually reproduce the forms of the things. When the mind contemplates bodies in this way, we will say that it imagines. Here I wish it to be observed, in order that I may begin to show what error is, that these imaginations of the mind, regarded by themselves, contain no error, and that the mind is not in error because it imagines, but only in so far as it is considered as wanting in an idea which excludes the existence of those things which it imagines as present. For if the mind, when it imagines non-existent things to be present, could at the same time know that those things did not really exist, it would think its power of imagination to be a virtue of its nature and not a defect, especially if this faculty of imagining depended upon its own nature alone, that is to say (Def. 7, pt. 1), if this faculty of the mind were free.

Baruch Spinoza, Ehics (1677), Hafner Publishing Company, New-York, 1949, pp. 97-98

Scholie. Proposition XVII
Or ces affections du corps humain, dont les idées nous représentent les corps extérieurs comme nous étant présents, nous les appellerons, pour nous servir des mots d’usage, images des choses, bien que la figure des choses n’y soit pas contenue. Et lorsque l’âme aperçoit les corps de cette façon, nous dirons qu’elle imagine. Maintenant, pour indiquer ici par avance en quoi consiste l’erreur, je prie qu’on prenne garde que les imaginations de l’âme considérées en elles-mêmes ne contiennent rien d’erroné ; en d’autres termes, que l’âme n’est point dans l’erreur en tant qu’elle imagine, mais bien en tant qu’elle est privée d’une idée excluant l’existence des choses qu’elle imagine comme présentes. Car si l’âme, tandis qu’elle imagine comme présentes des choses qui n’ont point de réalité, savait que ces choses n’existent réellement pas, elle attribuerait cette puissance imaginative non point à l’imperfection, mais à la perfection de sa nature, surtout si cette faculté d’imaginer dépendait de sa seule nature, je veux dire (par la Déf. 7, partie 2) si cette faculté était libre.

Baruch Spinoza, Ethique (1677), Trad. Saisset 1849, Spinoza et Nous, 2002, p. 55

Baruch Spinoza, Ethique (1677), Trad. Saisset 1849, Spinoza et Nous, 2002, p. 55

E.

Ego can only be an ideal-ego by Susann Heenen-Wolff

The specular ego is an illusion in the shape of an ideal-ego, a grandiose narcissistic ego, indispensable for the constitution of the ego, and which allows a narcissistic triumph – a jubilation – following a (presumed) concordance of the ego and the ideal-ego. Since such a recognition rests on a misrecognition, Lacan speaks about the “imaginary ego” (Lacan, 1948): to recognize oneself is at the same time to misrecognize oneself: the child does not see himself in the mirror but only his image reflected – and glorified – by the gaze of the adult. For this reason, according to Lacan, the ego can only be an ideal-ego: the mirror gives to the child the image of an integrated body and of its control, which camouflages its Hilflosigkeit (distress/dependence, “desaide”).

Le moi spéculaire est une illusion en forme d’un moi-idéal, un soi narcissique grandiose, indispensable pour la constitution du moi, et qui permet un triomphe narcissique – une jubilation – à la suite d’une concordance (présumée) du moi et du Moi-Idéal. Puisqu’une telle reconnaissance repose sur une connaissance, Lacan parle du « moi imaginaire » (Lacan, 1948) : se reconnaître est en même temps se méconnaître : l’enfant ne se voit pas soi dans le miroir mais seulement son image reflété – et glorifiée – par le regard de l’adulte. Pour cette raison, selon Lacan, le moi ne peut être qu’un moi-idéal : le miroir donne à l’enfant l’image d’un corps intégré et de sa maîtrise, ce qui camoufle sa Hilflosigkeit (détresse/dépendance, « desaide »).

Susann HEENEN-WOLFF, « L’identité de genre – une approche métapsychologique », Cahiers de psychologie clinique, 2022/2 (n° 59), p. 31-51
DOI : 10.3917/cpc.059.0031.
URL : https://www.cairn.info/revue-cahiers-de-psychologie-clinique-2022-2-page-31.htm

T.

The imaginary and the real act on the same level by Jacques Lacan

A schema like this one shows you that the imaginary and the real act on the same level. To understand this, all we have to do is to make another little improvement in the apparatus. Think of the mirror as a pane of glass. You’ll see yourself in the glass and you’ll see the objects beyond it. That’s exactly how it is – it’s a coincidence between certain images and the real. What else are we talking about ,when we refer to an oral, anal, genital reality, that is to say a specific relation between our images and images? This is nothing other than the images of the human body, and the hominisation of the world, its perception in terms of images linked to the structuration of the body. The real objects, which pass via the mirror, and through it, are in the same place as the imaginary object. The essence of the image is to be invested by the libido. What we call libidinal investment is what makes an object become desirable, that is to say how it becomes confused with this more or less structured image which, in diverse ways, we carry with us.
So this schema allows you to represent to yourself the difference which Freud always carefully drew, and which often remains puzzling to readers, between topographical regression and genetic, archaic regression, regression in history as we are also taught to designate it.

Jacques Lacan, The Seminar of Jacques Lacan – Book I – Freud’s paper on Technique (1953-1954), Trans. John Forrester, Norton Paperback, New-York, 1991, p. 141

Un tel schéma vous montre que l’imaginaire et le réel jouent au même niveau. Pour le comprendre, il suffit de faire un petit perfectionnement de plus à cet appareil. Pensez que ce miroir est une vitre. Vous vous voyez dans la vitre et vous voyez les objets au-delà. Il s’agit justement de cela – d’une coïncidence entre certaines images et le réel. De quoi d’autre parlons nous quand nous évoquons une réalité orale, anale, génitale, c’est-à-dire un certain rapport entre nos images et les images? Ce n’est rien d’autre que les images du corps humain, et l’hominisation du monde, sa perception en fonction d’images liées à la structuration du corps. Les objets réels, qui passent par l’intermédiaire du miroir et à travers lui, sont à la même place que l’objet imaginaire. Le propre de l’image, c’est l’investissement par la libido. On appelle investissement libidinal ce en quoi un objet devient désirable, c’est-à-dire ce en quoi il se confond avec cette image que nous portons en nous, diversement, et plus ou moins, structurée.
Ce schéma vous permet donc de vous représenter la différence que Freud fait toujours soigneusement, et qui reste souvent énigmatique aux lecteurs, entre régression topique et régression génétique, archaïque, la régression dans l’histoire comme on enseigne aussi à la désigner.

Jacques Lacan, Le Séminaire – Livre I – Les écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 223

Jacques LacanLe Séminaire – Livre I – Les écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 223

I.

Image of the body gives the subject the first form by Jacques Lacan

And it is here that the image of the body gives the subject the first form which allows him to locate what pertains to the ego and what does not. Well then, let us say that the image of the body, if we locate it in our schema, is like the imaginary vase which contains the bouquet of real flowers. That’s how we can portray for ourselves the subject of the time before the birth of the ego, and the appearance of the latter. I’m schematising, as you’re quite well aware, but developing a metaphor, a thinking apparatus, requires that from the start one give a sense of what its use is. You will see that this apparatus here possesses a versatility which allows for all sorts of movement. You can invert the experiment’s conditions – the pot could just as well be underneath and the flowers on top. You could make what is real imaginary at your discretion, on condition that you retain the relation of the signs, + — + or — + —.
For there to be an illusion, for there to be a world constituted, in front of the eye looking, in which the imaginary can include the real and, by the same token, fashion it, in which the real also can include and, by the same token, locate the imaginary, one condition must be fulfilled – as I have said, the eye must be in a specific position, it must be inside the cone.

Jacques Lacan, The Seminar of Jacques Lacan – Book I – Freud’s paper on Technique (1953-1954), Trans. John Forrester, Norton Paperback, New-York, 1991, p. 79-80
The experiment of the inverted bouquet by Lacan

Et c’est là que l’image du corps donne au sujet la première forme qui lui permette de situer ce qui est du et ce qui ne l’est pas. Eh bien, disons que l’image du corps, si on la situe dans notre schéma, est comme le vase imaginaire qui contient le bouquet de fleurs réel. Voilà comment nous pouvons nous représenter le sujet d’avant la naissance du moi, et le surgissement de celui-ci.
Je schématise, vous le sentez bien, mais le développement d’une métaphore, d’un appareil à penser, nécessite qu’au départ on fasse sentir à quoi ça sert. Vous verrez que cet appareil-ci a une maniabilité qui permet de jouer de toutes sortes de mouvements. Vous pouvez renverser les conditions de l’expérience – le pot pourrait aussi bien être en dessous, et les fleurs dessus. Vous pouvez à votre gré faire imaginaire ce qui est réel, à condition de conserver le rapport des signes, +-+ ou -+-.
Pour que l’illusion se produise, pour que se constitue, devant l’œil qui regarde, un monde où l’imaginaire peut inclure le réel et, du même coup, le former, où le réel aussi peut inclure et, du même coup, situer l’imaginaire, il faut qu’une condition soit réalisée – je vous l’ai dit, l’œil doit être dans une certaine position, il doit être à l’intérieur du cône.

Jacques Lacan, Le Séminaire – Livre ILes écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 129

Jacques LacanLe Séminaire – Livre I – Les écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 129

T.

The experiment of the inverted bouquet by Jacques Lacan

Suppose that this is a box, hollow on this side, and that it’s placed on a stand, at the centre of the half-sphere. On the box, you will place a vase, a real one. Beneath it, there is a bouquet of flowers. So, what is happening?
The bouquet is reflected in the spherical surface, meeting at the symmetrical point of luminosity. Consequently, a real image is formed. Note that the rays do not quite cross perfectly in my schema, but that is also true in reality, and for all optical instruments – one only ever gets an approximation. Beyond the eye, the rays continue their movement, and diverge once again. But for the eye, they are convergent, and give a real image, since the characteristic of rays which strike the eye in a convergent form is that they give a real image. Convergent in meeting the eye, they diverge in moving away from it. If the rays happen to meet the eye in the opposite sense, then a virtual image is formed. This is what happens when you look at an image in the mirror – you see it where it isn’t. Here, on the contrary, you see it where it is – on the one condition that your eye be in the field of the rays which have already crossed each other at the corresponding point.
At that moment, while you do not see the real bouquet, which is hidden, if you are in the right field, you will see a very peculiar imaginary bouquet appear, taking shape exactly in the neck of the vase. Since your eyes have to move linearly in the same plane, you will have an impression of reality, all the while sensing that something is strange, blurred, because the rays don’t quite cross over very well. The further away you are, the more parallax comes into play, and the more complete the illusion will be.

Jacques Lacan, The Seminar of Jacques Lacan – Book I – Freud’s paper on Technique (1953-1954), Trans. John Forrester, Norton Paperback, New-York, 1991, p. 77-78
The experiment of the Inverted Bouquet by Lacan

Supposez que ceci soit une boîte, creuse de ce côté-là, et qu’elle soit placée sur un pied, au centre de la demi sphère. Sur la boîte, vous allez mettre un vase, réel. En dessous, il y a un bouquet de fleurs. Alors, qu’est-ce qui se passe ?
Le bouquet se réfléchit sur la surface sphérique, pour venir au point lumineux symétrique. Entendez que tous les rayons en font autant, en vertu de la propriété de la surface sphérique – tous les rayons émanés d’un point donné viennent au même point symétrique. Dès lors, se forme une image réelle. Notez que les rayons ne se croisent pas tout à fait bien dans mon schéma, mais c’est vrai aussi dans la réalité, et pour tous les instruments d’optique – on n’a jamais qu’une approximation. Au-delà de l’œil, les rayons continuent leur chemin, et redivergent. Mais pour l’œil, ils sont convergents, et donnent une image réelle, puisque la caractéristique des rayons qui frappent un œil sous une forme convergente, c’est de donner une image réelle. Convergents en venant à l’œil, ils divergent en s’en écartant. Si les rayons viennent frapper l’œil en sens contraire, c’est une image virtuelle qui se forme. C’est ce qui se passe quand vous regardez une image dans la glace – vous la voyez là où elle n’est pas. Ici, au contraire, vous la voyez là où elle est à cette seule condition que votre œil soit dans le champ des rayons qui sont déjà venus se croiser au point correspondant.
A ce moment-là, alors que vous ne voyez pas le bouquet réel, qui est caché, vous verrez apparaître, si vous êtes dans le bon champ, un très curieux bouquet imaginaire, qui se forme juste sur le col du vase. Comme vos yeux doivent se déplacer linéairement sur le même plan, vous aurez une impression de réalité, tout en sentant que quelque chose est bizarre, brouillé, parce que les rayons ne se croisent pas très bien. Plus vous serez loin, plus la parallaxe jouera, et plus l’illusion sera complète.

Jacques Lacan, Le Séminaire – Livre ILes écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 126-127

Jacques LacanLe Séminaire – Livre I – Les écrits techniques de Freud (1953-1954), Le Seuil, 1998, p. 126-127

S.

Shame as a narcissistic lesion by David Bernard

Shame, as a narcissistic lesion, can thus be defined as that which, from the depths of the image, emerges as the effect of castration for the subject, and stains this image*, such as an “ineffaceable transparency”**. In shame, the subject’s pretension is revealed. The subject identifies himself imaginarily with the phallus to veil castration, his own or that of the Other. But once his imposture is denounced***, castration returns to him. It is this wound that, in the instant of unveiling, becomes visible and affects the subject in the image that he wanted to give of himself. It reminds him that, not only he is not the phallus, but also that he does not have it, for the case of the little girl, too little, for the case of the little boy. The shame reaches the image of the subject for the reason that it gives to see what should remain hidden behind this image.

La honte, comme lésion narcissique, pourra ainsi être définie comme ce qui du fond de l’image, ressort comme effet de castration pour le sujet, et entache cette image*, telle une “transparence ineffaçable”** Dans la honte, la prétention du sujet se dévoile. Le sujet s’identifiait imaginairement au phallus pour voiler la castration, la sienne ou celle de l’Autre. Mais une fois son imposture dénoncée***, la castration lui fait retour. Elle est cette blessure qui dans l’instant du dévoilement, se donne à voir et affecte le sujet dans l’image qu’il voulait donner de lui-même. Elle lui rappelle que, non seulement il n’est pas le phallus, mais aussi qu’il ne l’a pas, pour le cas de la petite fille, trop peu, pour le cas du petit garçon. La honte atteint l’image du sujet pour la raison qu’elle donne à voir ce qui devait rester cache derrière cette image.

David BernardLacan et la honte – de la honte à l’ontologie, Editions nouvelles du Champ lacanien, Paris, 2019, p. 30

* About the veil and the stain, Isabelle Morin, « Vivant et éeminin dans le parcours phobique” in Psychanalyse n°2, Toulouse, Eres, 2004, p. 14.

** Jean-Paul Sartre, Les mots, Paris, Gallimard, 1964, p. 73

** Also on this issue see Eugénie Lemoine-Luccioni, “La pretention phallique : l’imposture et la honte” in Trames n°29, Trames Association, 2000, p. 13

S.

Shame functions through an image by Emde, Oppenheim and Guédeney

In the shame feeling, internal criticism is not vocal, but rather functions through a visual image from the other.

Avec le sentiment de honte, la critique interne n’est pas vocale, mais fonctionne plutôt à travers une image visuelle de l’autre.

Emde Robert N, Oppenheim David, Guédeney Antoine, « La honte, la culpabilité et le drame œdipien : considérations développementales à propos de la moralité et de la référence aux autres », Devenir, 2002/4 (Vol. 14), p. 335-362.
DOI : 10.3917/dev.024.0335.
URL : https://www.cairn.info/revue-devenir-2002-4-page-335.htm

Rewrote from Self concious emotions : the psychology of shame, guilt, embarrassment and pride, 17th chapter, pp 413-436. Guilford, publications, New York,1995

S.

Shame turns the speaking being like a glove by David Bernard

Shame turns the speaking being like a glove, brings out from the bottom of his image his ontological and shameful lining, this nothing, nothing but th(a)t.*

La honte retourne l’être parlant comme un gant, fait ressortir du fond de son image sa doublure ontologique et honteuse, ce rien sinon ç(a).

*Sorry we didn’t find the way to translate the equivoqual of “ç(a)” in french. “ç(a)” mixes the lacanian concept of little a object, and the freudian “ça“, classicaly translated by id in english texts.

David Bernard, « De la honte à l’hontologie », Champ lacanien, 2006/2 (N° 4), p. 185-194.
DOI : 10.3917/chla.004.0185.
URL : https://www.cairn.info/revue-champ-lacanien-2006-2-page-185.htm

N.

Not in contrast with the myth of the family by Adelina Miranda

In Italy, the media have a fundamental role showing femicide news. Unlike France, killings of women have a very large press coverage, and TV news daily update the number of women killed by men. The media produce and distribute numbers of images and narratives, and develop a collective representation of femicide which is articulated on two criteria. On the one hand, they always evoke crime as an exceptional event; on the other hand, they are very astonished by the fact that the violence takes place within the family environment. Indeed, the speeches produced by the press and the television evacuate all political and social implication, they put forward a face and an individual history while using an interpretative semantics which is based on a reductive vision of the phenomenon. The stories are told in the singular using a recurring statement: a man, more or less in love (even if sometimes he has a relationship with another woman) kills his wife or his companion because it considered leaving him or had already quits. The produced picture is the one of a man who is struck in his love, and sometimes, may be presented as a fragile human being. Because of its exceptional nature, the killing act does not appear to be in contrast with the myth of the family, as a place of love, mutual aid, support, personal fulfillment.

En Italie, les médias ont un rôle fondamental dans la mise en scène des informations sur les féminicides. Différemment de la France, les assassinats perpétrés contre les femmes ont une très grande visibilité dans la presse et les journaux télévisés mettent à jour quotidiennement la liste du nombre de femmes tuées par les hommes. Les médias produisent et distribuent des répertoires d’images et de narrations, et ils élaborent une représentation collective du féminicide articulée autour de deux critères. D’un côté, ils évoquent toujours le crime comme un événement exceptionnel ; d’un autre côté, ils font part d’un grand étonnement dérivé du fait que la violence ait lieu au sein du milieu familial. En effet, les discours produits par la presse et la télévision évacuent toute implication politique et sociale, ils mettent en avant un visage et une histoire individuelle tout en utilisant une sémantique interprétative qui se base sur une vision réductrice du phénomène. Les histoires sont racontées au singulier utilisant un énoncé récurant : un homme, plus ou moins amoureux (même si parfois il entretient une relation avec une autre femme) tue son épouse ou sa compagne car celle-ci envisageait de le quitter ou l’avait déjà quitté. L’image restituée est celle d’un homme qui est frappé dans son amour et parfois présenté comme un être fragile. De par son caractère exceptionnel, l’acte meurtrier n’apparaît donc pas comme étant en contraste avec le mythe de la famille comme lieu de l’amour, d’entraide, de soutien, d’épanouissement personnel.

Adelina Miranda, « Le féminicide : un « mot écran » ? » in On tue une femme, Paris, Hermann, 2019, p.101

M.

Mirror stage by Jacques Lacan

The little man at an age when he is for a short time, but still for a time, exceeded in instrumental intelligence by the chimpanzee, yet already recognizes his image in the mirror as such.

Le petit d’homme à un âge où il est pour un temps court, mais encore pour un temps, dépassé en intelligence instrumentale par le chimpanzé, reconnaît pourtant déjà son image dans le miroir comme telle.

Jacques Lacan, Le stade du miroir comme formateur de la fonction du Je (1949) in Ecrits I, Paris, Points, 1999, p. 92