A.

A homeland is a shared shame by Jean-Pierre Martin

The Scarlet Letter, one of the great American novels, is also one of the founding novels of America. Born in Salem, Hawthorne, haunted by the memory of his Puritan ancestors, persecutors of witches, tells us through this emigrants story how shame is founding. A homeland is a shared shame.

La Lettre écarlate, un des grands romans américains, est aussi un des romans fondateurs de l’Amérique. Né lui-même à Salem, Hawthorne, hanté par le souvenir de ses ancêtres puritains, persécuteurs des sorcières, nous dit à travers cette histoire d’émigrants combien la honte est fondatrice. Une patrie, c’est une honte partagée en commun.

Jean-Pierre MartinLa Honte – Réflexion sur la littérature, Le Seuil, Paris, 2016, p. 65

A.

A person is either with this court or against by Arthur Miller

Danforth: No, old man, you have not hurt these people if they are of good
conscience. But you must understand, sir, that a person is either with this court or he must be counted against it, there be no road between. This is a sharp time, now, a pre-cise time – we live no longer in the dusky afternoon when evil mixed itself with good and befuddled the world. Now, by God’s grace, the shining sun is up, and them that fear not light will surely praise it. I hope you will be one of those.

DANFORTH : Non, vieillard, vous n’avez rien fait contre eux s’ils ont une bonne conscience. Mais vous devez comprendre que, si l’on n’est pas pour la Cour, on est forcément contre elle. Nous ne vivons plus à l’époque trouble où le bien se mêlait au mal pour abuser le monde. À présent, par la grâce de Dieu, le soleil luit, et ceux qui n’ont pas peur de la lumière sont heureux.

Arthur MILLERLes sorcières de Salem (1952)Trad. Marcel AYME, Robert Laffont, Paris, 2015, p. 148

The Crucible

T.

The voice of Heaven is speaking by Arthur Miller

Do you know, Mr. Proctor, that the entire, contention of the state in these trials is that the voice of Heaven is speaking through the children?

DANFORTH Savez-vous, monsieur Proctor, que, dans ce procès, la conviction profonde de l’État est que la voix de Dieu parle par la bouche de ces enfants

Arthur MILLERLes sorcières de Salem (1952)Trad. Marcel AYME, Robert Laffont, Paris, 2015, p. 138

The Crucible

S.

Some secret blasphemy stinks to Heaven by Arthur Miller

Hale: Proctor, I cannot think God be provoked so grandly by such a petty cause. The jails are packed – our greatest judges sit in Salem now – and hangin’s promised. Man, we must look to cause proportionate. Were there murder done, perhaps, and never brought to light? Abomination? Some secret blasphemy that stinks to Heaven? Think on cause, man, and let you help me to discover it. For there’s your way, believe it, there is your only way, when such confusion strikes upon the world.

HALE, ébranlé : Je ne crois pas que Dieu aurait permis de si terribles effets pour une si petite cause. Les prisons sont pleines, les juges les plus éminents siègent à Salem et l’ombre de la potence est là. Il me paraît juste de penser à une cause proportionnée à cet appareil. Peut être qu’à Salem, un meurtre a été commis et jamais dévoilé. Une abomination, quelque secret blasphème dont l’odeur empoisonne le ciel, que sais-je ? Pensez-y, Proctor, aidez-moi à découvrir le péché criminel dont le secret pèse sur les destins de Salem. C’est la seule façon d’agir dans un monde frappé d’aberration.

Arthur MILLER, Les sorcières de Salem (1952), Trad. Marcel AYME, Robert Laffont, Paris, 2015, p. 125

The Crucible