D.

Dream is not the unconscious by Sigmund Freud

I can imagine that to point out the existence of lying dreams of this kind, ‘obliging’ dreams, will arouse a positive storm of helpless indignation in some readers who call themselves ana- lysts. ‘What!’ they will exclaim, ‘the unconscious, the real centre of our mental life, the part of us that is so much nearer the divine than our poor consciousness it too can lie! Then how can we still build on the interpretations of analysis and the accuracy of our findings?’ To which one must reply that the recognition of these lying dreams does not constitute any shattering novelty. I know, indeed, that the craving of mankind for mysticism is ineradicable, and that it makes ceaseless efforts to win back for mysticism the territory it has been deprived of by The Interpretation of Dreams, but surely in the case under consideration everything is simple enough. A dream is not the ‘unconscious‘; it is the form into which a thought left over from preconscious, or even from conscious, waking life, can, thanks to the favouring of state of sleep, be recast.

Sigmund Freud, “The Psychogenesis of a Case of Homosexuality in a Woman” in The Standard Edition of the complete psychological works of Sigmund Freud – Volume XVIII (1920 – 1922), Tr. James Strachey, The Hograth Press, London,1991, p. 165


« Je peux me représenter que la référence à l’existence de tels rêves de complaisance mensongers va déchaîner, chez certains qui se donnent le nom d’analystes, une vraie tempête d’indignation irrémédiable. «Ainsi donc l’inconscient lui aussi peut mentir, ce véritable noyau de notre vie d’âme, cela même en nous qui est tellement plus proche du divin que notre misérable conscience! Comment peut-on alors faire fond sur les interprétations de l’analyse et sur l’assurance de nos connaissances?» A l’encontre de cela il doit être dit que la reconnaissance de tels rêves mensongers ne signifie pas une nouveauté bouleversante. Je sais bien que chez les hommes le besoin de mystique est inextirpable et qu’il fait d’inlassables tentatives afin de reconquérir pour la mystique le domaine qui lui a été arraché par L’interprétation du rêve, mais dans le cas qui nous occupe, tout est pourtant suffisamment simple. Le rêve n’est pas l’ «inconscient», il est la forme dans laquelle une pensée rési- duelle provenant du préconscient ou même du conscient de la vie de veille a pu, grâce aux conditions favorables de l’état de sommeil, être refondue. 

Sigmund Freud, “De la psychogénèse d’un cas d’homosexualité féminine” in Œuvres Complètes, PUF, 2006, p. 255

F.

Father’s unheroic conduct by Sigmund Freud

At that point I was brought up against the event in my youth whose power was still being shown in all these emotions and dreams. I may have been ten or twelve years old, when my father began to take me with him on his walks and reveal to me in his talk his views upon things in the world we live in. Thus it was, on one such occasion, that he told me a story to show me how much better things were now than they had been in his days. ‘When I was a young man,’ he said, ‘I went for a walk one Saturday in the streets of your birthplace; I was well dressed, and had a new fur cap on my head. A Christian came up to me and with a single blow knocked off my cap into the mud and shouted: “Jew! get off the pavement!”’ ‘And what did you do?’ I asked. ‘I went into the roadway and picked up my cap,’ was his quiet reply. This struck me as unheroic conduct on the part of the big, strong man who was holding the little boy by the hand. I contrasted this situation with another which fitted my feelings better: the scene in which Hannibal’s father, Hamilcar Barca*, made his boy swear before the household altar to take vengeance on the Romans. Ever since that time Hannibal had had a place in my phantasies.

Sigmund FreudThe Interpretation Of Dreams (1900), Trad. STRACHEY J. (1955), Basic Books, New York, 2010, p. 218 – 219

Me voici enfin arrivée à l’expérience vécue de ma jeunesse qui aujourd’hui encore manifeste sa puissance dans toutes ces sensations et tous ces rêves. Je devais avoir dans les dix ou douze ans lorsque mon père commença à m’emmener avec lui dans ses promenades et à me confier, pendant nos conversations, ses vues sur les choses de ce monde. C’est ainsi qu’un jour il me fit le récit suivant, pour me montrer combien l’époque où j’étais arrivé au monde était meilleure que la sienne : “Étant encore un homme jeune, j’étais allé me promener dans la rue, le samedi, dans ta ville natale, avec mes beaux habits, un bonnet de fourrure tout neuf sur la tête. Un chrétien survient, envoie voler d’un coup mon bonnet dans la boue en criant : ‘Juif, descends du trottoir !’” “Et qu’as-tu fait ?” “Je suis passé sur la chaussée et j’ai ramassé le bonnet, telle fut sa placide réponse. Cela ne me parut pas héroïque, de la part de l’homme grand et fort qui menait par la main le petit bonhomme que j’étais. À cette situation qui ne me satisfaisait pas, j’en opposais une autre qui correspondait mieux à ma façon de sentir, la scène dans laquelle le père d’Hannibal, Hamilcar Barca*, fait jurer à son petit garçon, devant l’autel domestique, qu’il prendra vengeance des Romains. Depuis lors, Hannibal eu sa place dans mes fantaisies.

Sigmund FreudL’interprétation du rêve (1900), Trad. Coll., PUF, Paris, 2010, p. 234 – 235

*[Footnote added 1909:] In the first edition the name of Hasdrubal appeared instead : a puzzling mistake, which I have explained in my Psychopathology of Everyday Life (1901b), Chapter X (2).

*[Note ajoutée en 19091 Dans la première édition figurait ici le nom: Hasdrubal, erreur déconcertante dont j’ai apporté l’élucidation dans ma «Psychopathologie de la vie quotidienne » [Zur Pychopathologie des Alltagslebens, GW, IV, p. 243 et 245; OCF.P, V. L’erreur, “Hasdrubal au lieu d’Hamilcar, le nom du frère à la place de celui du père”, échappa à Freud « lors de trois corrections d’épreuves”.]

Sigmund FreudL’interprétation du rêve (1900), Trad. Coll., PUF, Paris, 2010, p. 234 – 235

The Interpretation Of Dreams 

F.

Freud finally gives us the theory of shame by Octave Mannoni

If we use the indexes for one of these words, we are sure to find it, in the text, accompanied by the two others and in the passage from Massenpsychologie where Freud finally gives us the theory of shame, the word shame is not pronounced. Of course, it appears in the Traumdeutung, in the analysis of Uncle Josef’s dream, because it deals with ambition. Through the analysis of this dream, we understand why Freud does not stop at this question: for him the problem of shame was settled from early childhood: he opposed it to a reactionary formation, the kind which brings a definitive change in the unconscious in the superego, that is to say, exactly in character, and one can suspect that this indelible stigma implies a traumatic element that is overcome (as in fetishism, and with the same force).
We know the anecdote: when his parents wanted to shame him for having dirtied their bed, he responded by promising to buy them a brand new and more beautiful bed later. Faced with such an early and ambitious reaction, we feel like, in taking up one of his words addressed to little Hans, exclaiming: “Bravo, little Freud! » He settled the question of shame in a really precocious way, and at the same time taught us that ambition is the remedy. He later made a short-cut when he wrote, to everyone’s astonishment, that ambition was of urethral origin.
So, what made him simplify the question in this way is quite understandable.


Si l’on se sert des index pour un de ces mots, on est certain de le trouver, dans le texte, accompagné des deux autres et dans le passage de la Massenpsychologie Freud nous donne enfin la théorie de la honte, le mot honte n’est pas prononcé Bien entendu, il figure dans la Traumdeutung, dans l’analyse du rêve de l’oncle Josef, parce qu’il y est question d’ambition. Par l’analyse de ce rêve, nous comprenons pourquoi Freud ne s’arrête pas à cette question : pour lui le problème de la honte s’est trouvé réglé dès la petite enfance : il lui a opposé une formation réactionnelle du genre de celles qui apportent une modification définitive dans l’inconscient dans le sur-moi, c’est-à-dire exactement dans le caractère, et l’on peut soupçonner que ce stigma indélébile implique un élément traumatique surmonté (comme dans le cas du fétichisme, et avec la même force).
On connaît l’anecdote : quand ses parents voulaient lui faire honte d’avoir sali leur lit, il a répondu par la promesse de leur acheter plus tard un lit tout neuf et plus beau. Devant une réaction si précocement ambitieuse, on a envie, en reprenant une de ses paroles adressée au petit Hans, de s’écrier : « Bravo, petit Freud ! » Il a réglé la question de la honte d’une façon vraiment précoce, et nous a appris du même coup que l’ambition en est le remède. Il a fait plus tard un court-circuit quand il a écrit, en étonnant tout le monde, que l’ambition était d’origine urétrale.
Mais on comprend très bien ce qui lui a fait simplifier ainsi la question.

Octave MannoniÇa n’empêche pas d’exister, Paris, Seuil, 1982, p. 79

F.

Freud’s ambiguity in German and French by Jacques Lacan

Freud is actually convinced to have proposed the right solution to Irma – Lösung. This word has the same ambiguity in German and French – and means a solution which is injected as well as a problem’s solution.

Freud a, en effet, le sentiment d’avoir bien proposé à Irma la bonne solution – Lösung. Ce mot a la même ambiguïté en allemand qu’en français – c’est aussi bien la solution qu’on injecte que la solution d’un conflit.

Jacques Lacan, Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, Le séminaire Livre II (1954 – 1955), Seuil, Paris, 1978, p. 208

FN : “Irma’s injection” is a famous dream in The interpretation of Dreams

D.

Dream is the fulfilment of a wish by Sigmund Freud

When the work of interpretation has been completed, we perceive that a dream is the fulfilment of a wish.

Sigmund Freud, The Interpretation Of Dreams (1900), Trad. STRACHEY J. (1955), Basic Books, New York, 2010, p. 145

Une fois achevé le travail d’interprétation, le rêve s’avère être un accomplissement de souhait.

Sigmund Freud, L’interprétation du rêve (1900), Trad. Coll., PUF, Paris, 2010, p. 156

S.

So little echo of The book By Marcel Scheidhauer

Eighteen months after the publication of the book, Freud complained that no scientific journal and only a few other newspapers had talked about it: “The Science Of Dreams [The Interpretation Of Dreams] was hardly mentioned in psychiatric journals. “Jones noted for his part:”A such important book has rarely generated so little echo. “

Dix-huit mois après la parution du livre, Freud se plaignit de ce qu’aucune revue scientifique et peu d’autres journaux n’en eussent parlé : « La Science des rêves fut à peine mentionné dans les revues de psychiatrie. » Jones note de son côté : « Il est rare qu’un livre aussi important ait suscité si peu d’écho.»

Marcel Scheidhauer, Le rêve freudien en France 1900 – 1926, Navarin, Paris, 1985, p. 27

D.

Doubt over dream’s source by Sigmund Freud

We are thus left in doubt as to the source which has been drawn upon by the dream and are tempted to believe that dreams have a power of independent production.

Sigmund FreudThe Interpretation Of Dreams (1900), Trad. STRACHEY J. (1955), Basic Books, New York, p. 45

On reste alors dans le vague, sans savoir à quelle source du rêve on l’a puisé, et l’on est sans doute tenté de croire à une activité productrice autonome du rêve

FREUD S., L’interprétation du rêve (1899), Trad. Coll, Paris, PUF, 2010, p. 37

Sigmund FreudL’interprétation du rêve (1900), Trad. Coll., PUF, Paris, 2010, p. 37

A.

A medically certified artist by Moustapha Safouan

Otto Rank read The Interpretation of Dreams before meeting Freud, at twenty-two years old. This reading inspired him a formula he wrote down his youth diary and expresses feelings gave him the author of this magnum opus “A medically certified artist.”

Otto Rank a lu L’interprétation des rêves bien avant de rencontrer Freud, à vingt-deux ans. Cette lecture lui inspira une formule qu’il a confié à son journal de jeunesse, et qui exprime l’impression que lui donnait l’auteur de ce mganum opus : ” Un artiste médicalement certifié”.

Moustapha Safouan, La psychanalyse, Paris, Thierry Marchaisse, 2013, p. 67

D.

Dream : full of significance by Sigmund Freud

[…] every dream will reveal itself as a psychological structure*, full of significance, and one which may be assigned to a specific place in the psychic activities of the waking state.

Sigmund Freud, The Interpretation of Dreams (1900), Trad. James Strachey (1953), Basic Books, New York, 2010, p. 35

[…] chaque rêve se revèle être une formation psychique pleine de sens, qui doit être insérée à une place assignable dans le mouvement animic de l’état de veille.

Sigmund Freud, L’interprétation du rêve (1899), Trad. Altounian et Al., PUF, Paris, 2010, p. 25

* The french translation, without “Structure”, seems to be more loyal to the german original : “jeder Traum sich als ein sinnvolles psychisches Gebilde herausstellt,”