Whereas I accept the psychoanalytic formulation that both the object and aim of love are formed in part by those objects and aims that are repudiated, I consider it a cynical and homophobic use of that insight to claim that homosexuality is nothing other than repudiated heterosexuality. Given the culturally repudiated status of homosexuality as a form of love, the argument that seeks to reduce homosexuality to the inversion or deflection of heterosexual ity functions to reconsolidate heterosexual hegemony. This is also why the analysis of homosexual melancholy cannot be regarded as symmetrical to the analysis of heterosexual melancholy. The latter is culturally enforced in a way that the former clearly is not, except within separatist communities which cannot wield the same power of prohibition as communities of compulsory heterosexism.
Footnote #5 Judith Butler, Bodies That Matter – On the Discursive Limits of Sex, Routledge, 1993, p. 128
Autant j’accepte l’analyse psychanalytique selon laquelle aussi bien l’objet que la visée de l’amour sont en partie constitués par les objets et les visées répudiés, autant j’estime cynique et homophobe d’utiliser cette analyse pour prétendre que l’homosexualité n’est rien d’autre qu’une hétérosexualité répudiée. Étant donné que l’homosexualité est répudiée au sein de la culture en tant que forme d’amour, vouloir réduire l’homosexualité à l’inversion ou au détournement de l’hétérosexualité contribue à raffermir l’hégémonie hétérosexuelle. Pour cette même raison, l’analyse de la mélancolie homosexuelle ne peut être considérée comme symétrique à l’ana lyse de la mélancolie hétérosexuelle. Cette dernière est imposée par la culture d’une tout autre façon que la première, excepté au sein de communautés séparatistes qui ne peuvent détenir le même pouvoir d’interdiction que les communautés d’hétérosexualité obligatoire
NBP #7 Judith Butler, Ces corps qui comptent – De la matérialité et des limites discursives du «sexe» (1993), Editions Amsterdam, Paris, 2018, p. 192