I.

Initial difference neurosis and psychosis by Sigmund Freud

Accordingly, the initial difference is expressed thus in the final outcome: in neurosis a piece of reality is avoided by a sort of flight, whereas in psychosis it is remodelled. Or we might say: in psychosis, the initial flight is succeeded by an active phase of remodelling; in neurosis, the initial obedience is succeeded by a deferred attempt at flight. Or again, expressed in yet another way: neurosis does not disavow the reality, it only ignores it; psychosis disavows it and tries to replace it.

Sigmund Freud, “The Loss of Reality in Neurosis and Psychosis” (1924) in The Standard Edition of the Complete Psychological Works of Sigmund Freud, Volume XIX (1923-1925), pp. 181 – 188

La différence initiale s’exprime alors dans le résultat final, de telle façon que dans la névrose un morceau de la réalité est évité sur le mode de la fuite et dans la psychose en revanche il est remanié dans sa construction. Ou bien : dans la psychose, à la fuite initiale succède une phase active de reconstruction, dans la névrose à l’obéissance initiale une tentative de fuite après coup. Ou bien, pour l’exprimer encore autrement : la névrose ne dénie pas la réalité, elle veut seulement ne rien savoir d’elle; la psychose la dénie et cherche à la remplacer.

Sigmund Freud, “La perte de réalité dans la névrose et la psychose” in Œuvres complètes volume XVII 1923-1925, PUF, Paris, p. 39

Sigmund Freud, “La perte de réalité dans la névrose et la psychose” in Œuvres complètes volume XVII 1923-1925, PUF, Paris, p. 39

C.

Castration’s and sex difference’s denial by André Green

The denial of castration is different from what can be observed in the Oedipus as a challenge in a risky fight. Denial constitutes in fact a paradoxical reinforcement of castration insofar as the one who implements it ignores the cause of the denial and leaves it intact. To recognise the castration complex is already to give oneself the means to limit its effects. For to deny the threat of castration is to deny the entire organisation of the castration complex, and thus to ignore its structuring significance, that which obliges the subject to pose as such in front of it and to affirm the particularities of his own sexual identity in front of to himself and of the other sex. We see this very negation leads almost inevitably to the sex difference‘s denial.

Le déni de la castration est différent de ce qui peut s’observer dans l’Œdipe comme défi dans un combat risqué. Le déni constitue en fait un renforcement paradoxal de la castration dans la mesure où celui qui le met en œuvre méconnaît la cause du déni et la laisse intacte. Reconnaître le complexe de castration c’est déjà se donner les moyens d’en limiter les effets. Car nier la menace de castration, c’est nier l’entière organisation du complexe de castration, c’est donc ignorer sa portée structurante, celle qui oblige le sujet à se poser comme tel face à elle et y affirmer les particularités de son identité sexuelle face à lui-même et à l’autre sexe. On voit que la négation en question débouche de manière presque inévitable sur le déni de la différence des sexes.

André Green, « Le complexe de castration chez Freud », dans : André Green éd., Le complexe de castration. Paris, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2007, p. 35-70. URL : https://www.cairn.info/le-complexe-de-castration–9782130560173-page-35.htm