The shameful lining of the subject will thus be another name for his fantasy. Shame is first of all the shame of a fantasy. Freud will have noticed this in his practice. The neurotic is ashamed of his fantasies, to the point that in the treatment, he resists confessing them. He mentions this in his article A Child is Being Beaten: “The confession of this fantasy is only made hesitantly, the memory of its first appearance is uncertain, an unequivocal resistance opposes the analytical treatment of this object, shame and feelings of guilt are perhaps more strongly felt on this occasion than during similar communications concerning the first memories of sexual life”*. Freud, in an earlier text, was even more precise: “The adult is ashamed of his fantasies and hides them from others, he cultivates them as his most personal intimate life; as a general rule, he would prefer to confess his failings rather than communicate his fantasies. It may happen that for this reason he believes himself to be the only one to create such fantasies, and that he does not sense the universal diffusion of quite similar creations in others”**.
La doublure honteuse du sujet sera donc un autre nom de son fantasme. La honte est d’abord, honte d’un fantasme. Freud l’aura constaté dans sa pratique. Le névrosé a honte de ses fantasmes, au point que dans la cure, il résiste à les avouer. Il le mentionne dans son article Un enfant est battu: «L’aveu de ce fantasme n’est consenti qu’avec hésitation, le souvenir de sa première apparition est incertain, une résistance sans équivoque s’oppose au traitement analytique de cet objet, honte et senti ment de culpabilité s’émeuvent à cette occasion peut-être avec plus de force que lors de communications semblables portant sur les premiers souvenirs de la vie sexuelle”*. Freud toujours, dans un texte antérieur, était plus précis encore: “L’adulte a honte de ses fantaisies et les dissimule aux autres, il les cultive comme sa vie intime la plus personnelle; en règle générale, il préfèrerait confesser ses manquements plutôt que de communiquer ses fantaisies. Il peut arriver que pour cette raison, il se croie le seul à forger de telles fantaisies, et qu’il ne pressente rien de la diffusion universelle de créations tout à fait analogues chez d’autres”**.
David Bernard, Lacan et la honte – de la honte à l’ontologie, Editions nouvelles du Champ lacanien, Paris, 2019, p. 55
Quoting :
* Sigmund Freud, “Un enfant est battu” in Névrose, psychose et perversion, Paris, Puf, 1973, p. 219
** Sigmund Freud, “l’inquiétante étrangeté” in L’inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Folio/ Gallimard, 1985, p. 36.