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Walter Benjamin dark way of mind by Gershom Scholem

In his [Walter Benjamin] younger years, a deep sadness permeated his being. I remember just a postcard Kurt Hiller addressed him, where he reproached him his dark “way of mind”. I would be inclined to assume that his deeply rooted to grief nature and the literary effects of this one, which so many of his writings reveals the dominant nature, is linked to this part of his personality. In the meantime himself had, still in his early years, a bit of self radicalism, even brutality, which contrasted strangely with the generally typical chineese politeness of his way to deal with others.

Dans ses [Walter Benjamin] jeunes années,  une profonde tristesse imprégnait son être. Je me souviens d’une carte postale que lui avait adressée Kurt Hiller, ou ce dernier lui reprochait son mode d’esprit  sombre. Je serais enclin à supposer que sa profonde pénétration dans la nature du deuil ainsi que dans les retombées littéraires de celui ci, vue qui dans un si grand nombre de ses écrits se révèle dominante, est liée à cet aspect de sa personne. En même temps il avait en propre, toujours dans ses jeunes années, un élément de radicalisme personnel, voire de brutalité,  qui contrastait étrangement avec la politesse toute chinoise généralement typique de son rapport à autrui.

Gershom Sholem, Benjamin et son ange, Paris, Rivage Poche, 1995, p. 25