The ease with which we find ourself humiliated and the ease with which we go to court to obtain redress are based on a good feeling: that of indignation at humiliation. But by using the word at all times, by seeing humiliated people everywhere, by judging ourserlves humiliated at every moment, by trivializing humiliation, we are masking its horror.

La facilité avec laquelle on se trouve humilié jointe à celle avec laquelle on saisit la justice pour en obtenir réparation partent d’un bon sentiment : celui de l’indignation devant l’humiliation. Mais en utilisant le mot à tout propos, en voyant des humiliés partout, en se jugeant soi-même humilié à chaque instant, en banalisant l’humiliation, on en masque l’horreur.

Michel Zink, « L’humilité et l’humiliation », Commentaire, 2017/2 (Numéro 158), p. 344
DOI : 10.3917/comm.158.0343
URL : https://www.cairn.info/revue-commentaire-2017-2-page-343.htm

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