Perhaps a writer is that : someone who looks differently, after having experienced the razor’s bite on his head. Decidedly, the shame that is written joins the author’s fantasy, to the point of merging with it. She frees herself, opens the book, and never closes it again. Her intelligence is literary, her outrage, artistic, her trouble, restorative. She is like literature itself: she makes you more lucid.
Peut-être est-ce cela, un écrivain: quelqu’un qui regarde autrement, après avoir connu la morsure du rasoir sur la tête. Décidément, la honte qui s’écrit rejoint le fantasme de l’auteur, au point de se confondre avec lui. Elle se délivre, ouvre le livre, et ne le referme jamais. Son intelligence est litté raire, son outrage, artistique, son trouble, répara teur. Elle est comme la littérature elle-même: elle rend plus lucide.
Jean-Pierre Martin, La Honte – Réflexion sur la littérature, Le Seuil, Paris, 2016, p. 337