And yet this world is shaped by a religion that preaches humility and takes as its model a figure of humiliation. A religion that likes to reverse the values of glory and shame. A religion which, in its reflection on fault, repentance and penitence, does not cease, in particular in the period which goes from the second half of the twelfth century to the first half of the thirteenth century, to go towards an internalization of these notions. A religion for which shame is a beneficial experience that allows each person to take the measure of his guilt.
Et pourtant ce monde est façonné par une religion qui prêche l’humilité et se donne pour modèle une figure de l’humiliation. Une religion qui se plaît à inverser les valeurs de la gloire et de la honte. Une religion qui, dans sa réflexion sur la faute, le repentir et la pénitence, ne cesse, en particulier dans la période qui va de la seconde moitié du XIIe siècle à la première moitié du XIIIe siècle, d’aller vers une intériorisation de ces notions. Une religion pour qui la honte est une expérience bénéfique qui permet à chacun de prendre la mesure de sa culpabilité.
Michel Zink, L’Humiliation, le Moyen Âge et nous, Albin Michel, Paris, 2017, p. 35