[In a 1978 INA archive, the philosopher evokes an example to oppose Kant]. You shelter a Jew or a Resistance fighter in your attic. The Gestapo, who are looking for him, interrogate you. Will you tell the truth? Will you (which would be the same thing) refuse to answer? Of course not! Any man of honor, any man of heart, and even any man of duty, will feel not only authorized but obliged to lie. […] My duty is to lie. This lie is a deeper, more general truth, which goes further. […] I think , talking to some people, lying is a duty.
Vladimir Jankelevitch, Traité des Vertus II, Les Vertus et l’Amour (1970), Folio Essais, Paris, 2011
[Dans une archive INA de 1978. Le philosophe évoque le même exemple pour s’opposer à Kant.] Vous abritez un Juif ou un Résistant dans votre grenier. La Gestapo, qui le cherche, vous interroge. Allez-vous dire la vérité ? Allez-vous (ce qui reviendrait au même) refuser de répondre ? Bien sûr que non ! Tout homme d’honneur, tout homme de cœur, et même tout homme de devoir, se sentira non seulement autorisé mais tenu de mentir. […] Mon devoir est de mentir. Ce mensonge, c’est une vérité plus profonde, plus générale, qui va plus loin. […] Je pense qu’avec certaines personnes le mensonge est un devoir.
Vladimir Jankélévitch, Traité des Vertus II, Les Vertus et l’Amour (1970), Folio Essais, Paris, 2011