The challenge of freedom is not opposing Athens to Jerusalem, but the Athenian republic to Imperium romanum. The Greek virus, rodent empire, remains active. The passion for freedom has ejected outside Europe the largest Persian invaders, toward Thermopylae, Marathon and Salamis. Some two millennia and later in Gdansk, Budapest, Prague, Berlin, the same subversive flame disintegrated, piece after piece, the last for now, European totalitarian empire. Kiev and Tbilisi are following. The Socratic “horsefly” or the Soljenitsynic “grain of sand”, freedom jammes the sheep-majorities and grips oppressive gears. By fair weather, the freedom of the ancient Greeks still illuminates the Old Continent.
Le défi de la liberté n’oppose pas Athènes à Jérusalem, mais la république athénienne à l‘Imperium romanum. Le virus grec, rongeur d‘empire, demeure actif. La passion de la liberté éjecta hors d‘Europe l’envahisseur grand-perse aux Thermopyles, à Marathon et à Salamine. Deux millénaires et quelques plus tard, à Gdansk, à Budapest, à Prague, à Berlin, la même flamme subversive délita, pièce à pièce, le dernier, pour l’heure, empire totalitaire européen. Kiev et Tbilissi suivent. La liberté du « taon » socratique ou du « grain de sable» soljenitsynien grippe les majorités moutonnières et agrippe les engrenages oppressifs. Par beau temps, la liberté des anciens Grecs éclaire encore le Vieux Continent.
André GLUCKSMANN, “L’invention de la liberté” in La plus belle histoire de la liberté (Coll.), Seuil (Points), Paris, 2009, p. 57