Between patriarchy and imperialism, subject-constitution and object-formation, the figure of the woman disappears, not into a pristine nothingness, but into a violent shuttling which is the displaced figuration of the ‘third-world woman’ caught between tradition and modernization. These considerations would revise every detail of judgments that seem valid for a history of sexuality in the West: Such would be the property of repression, that which distinguishes it from the prohibitions maintained by simple penal law: repression functions well as a sentence to disappear, but also as an injunction to silence, affirmation of non-existence; and consequently states that of all this there is nothing to say, to see, to know. The case of suttee as exemplum of the woman-in-imperialism would challenge and reconstruct this opposition between subject (law) and object-of knowledge (repression) and mark the place of ‘disappearance’ with something other than silence and nonexistence, a violent aporia between subject and object status.
Gayatri Chakravorty Spivak, Can the Subaltern Speak ?, p.102
Entre le patriarcat et l’impérialisme, la constitution du sujet et la formation de l’objet, la figure de la femme disparaît, non dans un néant virginal, mais dans un violent va-et-vient qui correspond à la figura tion déplacée de la « femme du Tiers-Monde », prise entre tradition et modernisation. Ces considérations conduiraient à réviser intégralement les jugements qui semblent valides pour une histoire de la sexualité en Occident: Tel serait le propre de la répression, et ce qui la distingue des interdits que maintient la simple loi pénale : elle fonctionne bien comme condamna tion à disparaître, mais aussi comme une injonction de silence, affirmation d’inexistence; et constat, par consé quent, que de tout cela, il n’y a rien à dire, ni à voir, ni à savoir, » Le cas de la suttee comme modèle [exemplum de la femme-dans-l’impérialisme met en doute et déconstruit cette opposition entre le sujet (la loi) et l’objet de connaissance (la répression) : il marque le point de « disparition par autre chose que du silence et de la non-existence, constituant une aporie violente entre le statut de sujet et celui d’objet.
Gayatri Chakravorty Spivak, Les Subalternes peuvent-elles parler ?, Editions Amsterdam, Paris, 2020, p.120 – 121
Gayatri Chakravorty Spivak, Les Subalternes peuvent-elles parler ?, Editions Amsterdam, Paris, 2020, p.120 – 121